Qui sont les pauvres, les captifs, les aveugles et les opprimés dans Luc 4:18?
Quand Jésus a lu le prophète Isaïe dans la synagogue de Nazareth, il a dit aux gens que l’Écriture s’accomplissait au moment même où il l’avait lue. La lecture mentionne quatre groupes: les pauvres, les captifs, les aveugles et les opprimés (littéralement, les brisés). Ces quatre groupes de personnes sont-ils distincts ou sont-ils quatre descriptions du même groupe?
La NIV se lit comme ceci:
L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé pour proclamer la liberté pour les prisonniers et le rétablissement de la vue pour les aveugles, pour libérer les opprimés, pour proclamer l’année de la faveur du Seigneur. (Luc 4:18-29)
En l’état actuel, la version de Luc est basée sur Isaïe 61:1-2a, mais elle comprend également des mots et des idées d’Isaïe 42:7 (et peut-être Isaïe 58:6).
L’Esprit du Seigneur Seigneur est sur moi, parce que le SEIGNEUR m’a oint pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé pour lier les cœurs brisés, pour proclamer la liberté pour les captifs et la libération des ténèbres pour les prisonniers, pour proclamer l’année de la faveur du SEIGNEUR. (Ésaïe 6:1-2a)
. . . pour ouvrir les yeux des aveugles, pour libérer les captifs de la prison et pour libérer du cachot ceux qui sont assis dans les ténèbres (Isaïe 42:7)
. . . pour desserrer les chaînes de l’injustice, et dénouer les cordes du joug, pour libérer les opprimés et briser tout joug? (Ésaïe 58:6)
Le passage de base – Isaïe 61 – anticipe la restauration complète de Juda après l’exil. C’est la bonne nouvelle qu’Isaïe annonce aux pauvres, c’est-à-dire à tous ceux qui ont été appauvris par la captivité babylonienne de Juda. Au fur et à mesure qu’Isaïe 61 progresse, nous apprenons que les captifs ne reviendront pas seulement, mais qu’ils reconstruiront les ruines antiques (61:4). Ceux qui avaient l’habitude de les garder captifs ne feront pas maintenant le travail servile de surveiller leurs troupeaux et de s’occuper de leurs vignes (61:5). Les pauvres exilés s’enrichiront de la richesse des nations qui les oppriment maintenant (61:6). Il y a un grand renversement à venir pour le peuple de Dieu.
Isaïe 42 est l’un des chants des serviteurs d’Isaïe. La langue de 42:7 est remarquablement similaire à la langue d’Ésaïe 61:1-2. C’est le serviteur de l’Éternel qui délivrera Juda de sa captivité. Entre autres choses, le serviteur ouvrira les yeux des aveugles. Dans ce chant de serviteur, les aveugles sont des captifs qui (au sens figuré?) asseyez-vous dans des donjons sans fenêtre. Ils retrouvent la vue lorsqu’ils sont libérés.
Isaïe 58 est légèrement différent. Ici, Isaïe parle aux Judéens eux-mêmes, les appelant à traiter leurs compatriotes judéens avec justice: à cesser de se blesser, à nourrir les affamés, à abriter le vagabond, à vêtir les nus et à prendre soin des membres de leur famille. C’est dans ce contexte que la liberté de l’oppression doit être comprise ici. Les Judéens ne doivent pas asservir leurs compagnons héritiers de l’alliance (c’est-à-dire utiliser les difficultés économiques pour piéger leurs compagnons Judéens dans le service de liaison). Les Judéens doivent faire les uns pour les autres ce que le Seigneur va faire pour eux.
Luc rassemble tout cela en un seul passage qui est une pure promesse. Dieu va délivrer son peuple. Tout comme le prophète a promis la délivrance de Dieu dans le passé, de même Dieu va agir maintenant en Jésus. C’est Jésus qui réalise vraiment la vision du prophète.
Luc a conçu le passage d’Isaïe de telle manière qu’il préfigure le ministère de Jésus.
Jésus vit comme un mendiant sans le sou qui a dit à ses disciples de ne pas porter de pain ou d’argent, mais de dépendre de l’hospitalité de ceux à qui ils prêchaient et parmi lesquels ils guérissaient. Luc montre un intérêt particulier pour les pauvres tout au long de l’évangile. Jésus avertit à plusieurs reprises les gens du danger de la richesse et tient les riches responsables. Il dit à ses disciples de donner aux pauvres et de faire confiance à Dieu pour leur pain quotidien. Il proclame que Dieu bénira les affamés afin qu’ils soient « satisfaits », et en accomplissement de sa parole, il en nourrit 5000.
« Liberté » est le mot « aphèse », qui se traduit normalement par « pardon. »Jésus pardonne à plusieurs reprises les péchés, et il exige que ses disciples fassent de même. Il enseigne le pardon et pratique le pardon. Le pardon des péchés doit être proclamé au nom de Jésus au monde entier, à partir de Jérusalem (Luc 24:47).
Jésus ne libère pas seulement les gens des péchés, il les libère des forces démoniaques et de la maladie. Il libère ceux que Satan a liés (Luc 13:16). « Captivité » et « oppression » décrivent l’état de ceux dont la vie est limitée par le péché, la maladie et Satan.
Et bien sûr, Jésus redonne littéralement la vue aux mendiants aveugles (Luc 7:21-22, Luc 18:35-42).
Et bien que guérir, exorciser, pardonner et prêcher parmi les pauvres puissent sembler être des activités distinctes et distinctes, pour Jésus (et pour Luc), elles font toutes partie du même tissu: la venue du royaume de Dieu.
Pour Isaïe, les pauvres, les captifs, les aveugles et les opprimés forment donc un groupe : les exilés que Dieu libérera et dont il rétablira la fortune. Pour Luc, ils représentent des aspects quelque peu distincts de la mission itinérante de Jésus. Jésus nourrit certains, pardonne certains, guérit certains et libère certains des démons, et pourtant toutes ces activités sont des signes de la présence du royaume à venir.
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