Soixante-dix pour cent de ce que nous consommons au pays est produit au Canada, mais plus de 50 % de ce que nous produisons est exporté. Le Canada est le 5e exportateur d’aliments au monde, mais aussi le 6e importateur d’aliments (AAC, 2013). Notre solde positif du commerce alimentaire provient en grande partie des exportations de céréales, d’oléagineux et d’animaux vivants. Plus de 50 % de la production nationale de bœuf, 70 % de notre porc, 65 % du soja, 75 % du blé, 90 % du canola, 95 % des légumineuses et 40 % des produits alimentaires transformés sont exportés (Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire de la Chambre des communes, 2017). Cependant, en même temps, nous avons un déficit net de la balance commerciale des aliments transformés (AAC, 2016)
De même, en 2014, 52 % de la production canadienne de fruits et légumes a été exportée, même si nous sommes d’importants importateurs nets de produits horticoles, de boissons, de certains produits de la pêche et de marchandises transformées. La pêche dans le lac Supérieur exporte principalement vers les États-Unis plutôt que d’approvisionner les populations nationales (Lowitt, 2021). En général, le taux de croissance des importations dépasse le taux de croissance des exportations. L’Ontario est un importateur net d’aliments, qui importe chaque année environ 10 milliards de dollars de plus qu’il n’exporte, dont environ la moitié des produits que nous cultivons, stockons et transformons dans la province (ERL et al., 2014).
Le Canada a une longue histoire d’exportations agricoles, première partie de ses obligations coloniales avant la Confédération. L’accent a été mis sur la production céréalière et animale, dans une certaine mesure au détriment de la production horticole. Jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Canada était autosuffisant en fruits de base (prunes, pêches, abricots, fraises, poires), mais en 1980, 28 à 57 % de ces cinq fruits étaient importés (Warnock, 1984). En 1987, le Canada n’était autosuffisant que de 71 % en légumes frais et de 45 % en fruits et baies (Statistique Canada, 1988). Ces chiffres nationaux cachent toutefois des différences régionales. Par exemple, on estime que la Saskatchewan ne fournit que 10 à 15 % de ses besoins en légumes (Canadian Organic Producers’ Marketing Cooperative, 1984; Waterer, 1993). Une partie du déficit en produits horticoles est attribuable à la saisonnalité de la saison de croissance canadienne, mais un pourcentage important des cultures qui composent ce déficit pourrait être produit et stocké ici si c’était une priorité de la politique agricole nationale (Warnock, 1984; Kneen, 1992).
- Viande rouge
- Canola
- L’erreur économique du modèle d’exportation alimentaire
- Dépendance à l’égard des importations
- Phosphore
- Antibiotiques
- Pesticides
- Technologie satellitaire
- Semences et matériel de propagation des plantes
- Applications biotechnologiques
- Fabrication de plastiques
- Main-d’œuvre
- Fruits, légumes et aliments transformés
Viande rouge
La viande rouge est à bien des égards une catégorie exemplaire en ce qui concerne l’incohérence de notre approche import / export. Plus de 80 % des exportations de porcs vers les États-Unis sont des porcs d’engraissement. Les exportations de produits porcins représentent plus de 50 % des porcs produits, principalement frais/réfrigérés/congelés, avec un nombre limité de produits transformés secondaires et tertiaires. Les exportations de porc complètent également la valeur de la carcasse en permettant la vente d’un plus grand nombre de parties de la carcasse. Les importations de porc sont faibles par rapport aux exportations. Pour la viande bovine, les exportations (transformées et vivantes) représentent 65 % de l’abattage de la viande bovine et 50 % des équivalents de viande bovine. Le Canada exporte des bovins d’abattage aux États-Unis pour leur marché intérieur, tandis que les États-Unis envoient leurs bovins à l’exportation, y compris au Canada. En raison de la perte de part du marché intérieur par rapport aux importations américaines, le Canada est maintenant presque un importateur net de boeuf avec les États-Unis (en fonction de la valeur). Le Canada fournit 75 % du boeuf de son marché intérieur, mais ce pourcentage est en baisse par rapport à 87 % en 2005. Nous importons des coupes de plus grande valeur, dont certaines sont probablement d’origine canadienne comme bovins d’engraissement. Essentiellement, nous détournons l’activité à valeur ajoutée vers les États-Unis. Le modèle consiste à exporter des animaux vivants des Prairies et à importer des coupes dans l’Est du Canada. Nous exportons beaucoup de coupes de coupe et de broyage et importons des coupes musculaires. En substance, le système bovin est plus axé sur l’offre que sur la demande (CAPI, 2012).
Canola
Le canola représente un autre exemple des conséquences d’une approche axée sur l’exportation. Les agriculteurs ont réduit leurs rotations pour profiter de la demande internationale et des prix généralement bons. Dans la plupart des paysages des Prairies, le canola ne devrait être cultivé que 1 an sur 4 pour réduire la pression exercée par les ravageurs. Les agents de vulgarisation le disent aux producteurs depuis des années. Mais maintenant, le canola est souvent cultivé sur un terrain tous les deux ans, et souvent le canola suivant le canola est commun. En conséquence, il y a une incidence significativement plus élevée de maladies comme la racine de club et la jambe noire. Le canola Roundup Ready est maintenant le 4e problème de mauvaises herbes le plus important dans les prairies, car il apparaît dans la culture suivante et ne peut pas être contrôlé avec le Roundup. Tout cela signifie plus d’applications de pesticides et souvent une production réduite. Avec une biodiversité déjà faible sur le terrain, de telles pratiques ne peuvent que réduire davantage le nombre d’organismes importants dans les champs agricoles et réduire la qualité des sols.
L’erreur économique du modèle d’exportation alimentaire
Les théoriciens économiques régionaux soutiennent depuis des années que les multiplicateurs économiques plus élevés proviennent d’une approche de remplacement des importations, les aliments étant exportés une fois les besoins nationaux satisfaits (voir Bendavid-Val, 1991). Ce n’est pas ce que fait le Canada. Et avec la récente publication du rapport Barton, le gouvernement actuel et la plupart du secteur agroalimentaire conventionnel démontrent qu’ils ne comprennent pas les échecs du modèle d’exportation.
Dépendance à l’égard des importations
En raison de l’incapacité du Canada à mettre en œuvre une stratégie d’autosuffisance, le Canada est également très dépendant de l’importation de certains intrants et aliments.
Phosphore
Le modèle industriel de production alimentaire repose largement sur la fertilisation des cultures avec de l’azote synthétique (N), du phosphore (P) et du potassium (K). Les engrais azotés synthétiques sont fabriqués principalement à partir de gaz naturel et le Canada est un important producteur de gaz naturel et possède de nombreuses usines d’engrais azotés. C’est aussi un important gisement de potassium, particulièrement en Saskatchewan. Cependant, pour le potassium, nous sommes extrêmement dépendants d’un approvisionnement mondial très limité en sources d’extraction abordables au Maroc, en Russie et en Chine. Il est également largement admis que nous avons dépassé le pic P, franchissant les seuils d’approvisionnement inexploité en roche phospate à un coût abordable. Nous n’avons pas réussi à recycler correctement le P (discuté à de nombreux endroits sur ce site), ce qui contribue à la possibilité à long terme d’une pénurie de P.
Antibiotiques
Pesticides
Technologie satellitaire
Semences et matériel de propagation des plantes
Applications biotechnologiques
Fabrication de plastiques
Main-d’œuvre
Notre dépendance à l’égard de la main-d’œuvre importée est abordée sous l’objectif 8.
Fruits, légumes et aliments transformés
Nous sommes des importateurs très importants de fruits, légumes et aliments et boissons transformés en provenance des États-Unis.