Déforestation mondiale et croissance des forêts sur 30 ans
Les forêts sont les grands captureurs de carbone de notre planète et constituent une source clé d’habitats fauniques et de ressources vitales pour les populations du monde entier.
Mais la déforestation menace cette infrastructure naturelle, libérant du carbone dans l’atmosphère tout en réduisant la diversité de la faune et en rendant notre environnement plus vulnérable aux catastrophes environnementales.
Ce graphique examine la déforestation mondiale et la croissance des forêts au cours des 30 dernières années, en cartographiant les changements forestiers nets par pays et par région à l’aide de données de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
L’état de la déforestation par région
Aujourd’hui, les forêts représentent environ 31% de la superficie totale de la Terre, s’étendant sur 15,68 millions de miles carrés (40,6 millions de km2). Au cours des trois dernières décennies, le monde a perdu un peu plus de 4% (685 300 miles carrés) de ses forêts, ce qui équivaut à une superficie d’environ la moitié de la taille de l’Inde.
L’Europe et l’Asie sont les deux seules régions à avoir connu une croissance forestière globale significative au cours de cette période, tandis que l’Océanie n’a connu aucun changement significatif et que l’Amérique du Nord et l’Amérique centrale ont connu une légère réduction.
Région | Variation de la superficie forestière (1990-2020) | Variation en pourcentage de la superficie forestière |
---|---|---|
Asie | + 146 718 milles carrés | +6.10% |
Europe | +88 803 milles carrés | +2.26% |
Océanie | + 1 057 milles carrés | +0.0015% |
Amérique du Nord et Amérique centrale | -7 722 milles carrés | -0.27% |
Afrique | -409 268 milles carrés | -16.64% |
Amérique du Sud et Caraïbes | -501 932 milles carrés | -15.40% |
Total mondial | -685 401 milles carrés | -4.19% |
Source: Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
L’Afrique ainsi que l’Amérique du Sud et les Caraïbes sont les régions où la déforestation est la plus importante, toutes deux ayant perdu plus de 15% de leurs forêts au cours des 30 dernières années. Cela s’explique en grande partie par le fait que ces deux régions disposent de grandes surfaces forestières, les terres sous-jacentes étant très demandées pour l’agriculture et l’élevage.
Bien que la perte nette de forêts dans le monde soit massive, le taux de perte de forêts a ralenti au cours des trois dernières décennies. Alors qu’une moyenne de 30 116 milles carrés a été perdue chaque année entre 1990 et 2000, entre 2010 et 2020, ce nombre est tombé à 18 146 milles carrés, ce qui montre que le taux de déforestation a chuté de près de 40%.
Les pays et les Moteurs de la déforestation et de la Croissance forestière
Malgré un ralentissement global de la déforestation, certains pays d’Amérique du Sud ainsi que l’ensemble de l’Afrique affichent toujours une augmentation du taux de déforestation. C’est dans ces régions que se trouvent la plupart des pays où la superficie forestière est la plus réduite:
Pays | Variation nette de la superficie forestière (1990-2020) | Variation en pourcentage de la superficie forestière |
---|---|---|
Brésil | -356 287 milles carrés | -15.67% |
Indonésie | -101 977 milles carrés | -22.28% |
République démocratique du Congo | -94 495 milles carrés | -16.25% |
Angola | -48 865 milles carrés | -15.97% |
Tanzanie | -44 962 milles carrés | -20.29% |
Myanmar | -41 213 milles carrés | -27.22% |
Paraguay | -36 463 milles carrés | -36.97% |
Bolivie | -26 915 milles carrés | -12.06% |
Mazambique | -25 614 milles carrés | -15.29% |
Argentine | -25 602 milles carrés | -18.84% |
Source: Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
Le Brésil, qui abrite la majeure partie de la forêt amazonienne, a connu une perte nette de 356 287 milles carrés de forêts, en grande partie alimentée par les agriculteurs utilisant les terres pour élever du bétail pour la viande bovine. On estime que 80% des terres déboisées de l’Amazonie ont été remplacées par des pâturages, la production de bœuf qui en résulte étant connue pour être l’une des pires viandes pour l’environnement en termes d’émissions de carbone.
L’autre grand moteur de la déforestation est l’agriculture de semences et d’huile de palme. Ces huiles représentent environ 20% des émissions de carbone de la déforestation dans le monde, et leur production concentrée en Indonésie et en Malaisie s’étend désormais à d’autres pays asiatiques ainsi qu’à l’Afrique.
Alors que la demande d’huiles de bœuf et de palme entraîne la déforestation, des initiatives comme l’Initiative pour les forêts d’Afrique centrale (CAFI) fournissent des incitations pour protéger les terres forestières.
Certains pays de l’Union européenne ainsi que le Royaume-Uni et la Corée du Sud se sont engagés à verser 494 $.7 millions à six pays d’Afrique centrale (Cameroun, Gabon, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Guinée équatoriale et République du Congo) pour qu’ils préservent leurs forêts et poursuivent des voies à faibles émissions pour un développement durable. L’initiative a permis de transférer 202 millions de dollars à ce jour et une réduction prévue de 75 millions de tonnes d’émissions de CO2.
Les forêts et la crise climatique
On estime que les forêts absorbent environ 30% des émissions de carbone mondiales chaque année, ce qui en fait les puits de carbone les plus importants et les plus importants que nous ayons sur terre. Lorsque vous associez cela au fait que la déforestation contribue à environ 12% des émissions annuelles de gaz à effet de serre, l’importance de la préservation des forêts devient encore plus claire.
Mais nous oublions souvent combien les forêts protègent notre environnement en agissant comme des tampons naturels contre les conditions météorologiques extrêmes. Les forêts augmentent et assurent la sécurité des précipitations, ce qui rend les zones terrestres voisines nettement moins sensibles aux incendies de forêt et aux sécheresses naturelles pendant les saisons chaudes et sèches, ainsi qu’aux inondations et aux glissements de terrain pendant les saisons humides.
Chaque dollar investi dans la restauration du paysage rapportant jusqu’à 30 dollars d’avantages, la réduction de la déforestation et l’investissement dans le reboisement sont considérés comme un moyen efficace de réduire la difficulté et les coûts liés à la réalisation des objectifs de protection du climat et de l’environnement. C’est sans même tenir compte des avantages du maintien du plus grand habitat faunique au monde et de la source de diversité des espèces, du foyer des près de 70 millions d’autochtones qui vivent dans les forêts et des moyens de subsistance de 1,6 milliard de personnes qui dépendent des forêts chaque jour.
Préservation et repousse des forêts pour l’avenir
Malgré l’accélération à court terme de la perte de forêts observée en 2020, des signes positifs de la repousse des forêts se sont manifestés. Une étude récente a révélé que les terres précédemment déboisées peuvent récupérer leur fertilité en environ une décennie, et que les plantes, les arbres et la diversité des espèces en couches peuvent se rétablir en environ 25 à 60 ans.
Parallèlement à cela, dans certains cas, ces « forêts secondaires » en régression peuvent absorber plus de dioxyde de carbone que les « forêts primaires », ce qui donne l’espoir qu’un effort de reboisement mondial puisse absorber plus d’émissions qu’on ne le pensait possible.
De meilleures incitations financières pour les agriculteurs et les éleveurs locaux afin de préserver les zones forestières à des politiques et initiatives à plus grande échelle comme CAFI, la réduction de la déforestation et la promotion du reboisement nécessitent un effort mondial. Inverser la déforestation au cours des prochaines décennies est une étape décourageante mais nécessaire pour stabiliser le climat et préserver l’environnement sur lequel des milliards d’animaux et d’humains comptent.